Le Doktor Satan

Gruppen Terror

La précipitation de Victor à récupérer le Coeur de rubis cause l’effondrement de la caverne où se trouvent les survivants. Victor et John sont les plus prompts à  réagir : ils plongent dans l’eau verte sans se poser de question, bientôt suivis par Barnaby qui ne souhaite pas se retrouver tout seul sur l’île, fait comme un rat. Sous l’eau, le détective se rend compte comme ses deux compères que la créature monstrueuse n’est plus là, et qu’il doit bien exister une issue de secours submergée pour permettre ses allées et venues. La lumière verte guide les trois compagnons dans un énorme boyau immergé qui n’en finit pas. Leur souffle va être mis à rude épreuve.

De l’autre côté de la caverne, le reste des aventuriers met un peu plus de temps à réagir. Ce n’est que lorsqu’un énorme pan de muraille se détache et broie l’épaule de Al, à défaut de l’écraser complètement, qu’ils prennent conscience que leur vie est en danger. Le professeur Hedges reprend à défaut le boyau par lequel il est arrivé, suivi par O’Connell, Jonestown et Al… et sa patte folle les ralentit fortement. Péniblement, tous finissent par arriver au niveau du puits où la corde les attend. Derrière eux, le tunnel est maintenant complètement effondré sur lui-même, bouchant l’entrée de la caverne. Hedges, s’aidant de sa canne, tente de descendre prudemment la corde, mais les soubresauts de la colline lui font perdre l’équilibre et il choit comme un poids morts dans le puits jusque dans le boyau immergé sous lui. Les autres s’en sortent plutôt bien et parviennent, après un sprint effréné, à rejoindre le rideau de la cascade et à plonger dans le lac alors que la colline finit d’engloutir le Temple dissimulé.

Les survivants émergent dans le lac naturel les uns après les autres, les poumons plus ou moins remplis d’eau, mais parviennent à regagner la plage sans trop de souci. Victor est aux anges et rechigne à laisser O’Connell examiner le rubis malgré les bobards de celui-ci. Ignorant des râles d’agonie venant de la jungle, Barnaby presse Victor de les emmener vers ce moyen de les ramener chez eux. Celui-ci leur propose alors de rejoindre un lieu extraordinaire : l’Atlantide !

Un canot pneumatique à moteur dissimulé sous des branchages prend rapidement la rivière, et au bout de deux heures, l’équipée débouche sur une mer gigantesque. O’Connell revient à la charge et obtient (de mauvais gré) de Victor la promesse de retourner sauver l’équipage du Waverly avec des hommes et de l’équipement. A défaut de quoi il le tuera lui-même.

C’est donc dans une ambiance tendue que le petit groupe découvre ce que Victor appelle l’Atlantide, malgré les doutes cartésiens du professeur Hedges : une ville sur une île, séparée par trois canaux aquatiques, dont les quartiers sont reliés entre eux par des ponts. Un peuple habillé à la grecque antique se promène en tenant des dinosaures en laisse. Une tour immense est surplombée par un cristal flottant de plusieurs mètres de haut.

Le comité d’accueil se compose de six soldats nazis, auxquels Victor parle sèchement en allemand avant d’annoncer à ses compagnons qu’il est navré de devoir les abandonner. C’était un piège ! Et les mitraillettes des soldats sont à présent le seul rempart entre les survivants et le traître, mais quel rempart !

 

***

Gruppen Waverly

Les hommes-volants arrosent la jeep aquatique de balles et les survivants rétorquent, pendant que McEachern tente tant bien que mal de rattraper le véhicule de Miss Wheeler à 10 km/h. Les deux scientifiques semblent se battre pour le contrôle de la première jeep, et soudain l’un d’eux tombe à l’eau ! Benji lui envoie une bouée et le véhicule accoste pour se cacher dans la jungle. Celle-ci est tellement épaisse que c’est peine perdue, mais les nazis volants passent leur chemin. La voiture de Miss Wheeler paraît plus les intéresser que nos amis.

Le scientifique sauvé remercie les aventuriers. Il se présente comme Thomas Midglev, inventeur des ondes alpha, capturé chez lui à Boston par l’officier Fleischmann pour collaborer à un projet dont il ne connaît pas la finalité. Le groupe reprend le cours de la rivière discrètement, et une bonne demi-heure plus tard, arrive en vue d’un second camp établi là où la rivière fait un coude. Il y a quelques tentes, quelques barques à moteur, un trou dans le sol gardé par deux hommes en bordure de la forêt, et deux engins en forme d’oeuf aplati, métalliques.

Alors qu’ils s’approchent discrètement par la jungle, McEachern et Stone entendent le scientifique parler dans une langue inconnue avec un homme accoutré étrangement, qui n’a rien d’un soldat nazi.

Miss Stone, quoique nulle en langues étrangères, comprend cependant sans difficulté ce qui se dit : le scientifique doit amener la fille avec urgence au « Doktor », et il a besoin d’un pilote. L’autre homme rechigne au début, mais les menaces cryptiques du scientifique ont raison de sa résistance (« vous savez ce qui se passe lorsque le Doktor n’est pas content, n’est-ce pas ? »).

Devant le regard abasourdi des deux compagnons, le scientifique, Miss Wheeler et un troisième homme habillé comme le premier grimpent alors dans l’un des œufs, et après quelques manipulations, celui-ci s’envole doucement en bourdonnant, avant de mettre le cap vers la forêt.

Miss Stone a appris également que la fosse semblait contenir des prisonniers. Espérant secrètement qu’il s’agirait de son père et des survivants de l’autre avion, le groupe monte un plan pour les libérer : le père Goligorsky et Benji feront une diversion en passant devant le camp avec la jeep, attirant l’attention pendant que les deux autres, en opération commando, prendront les deux gardes par surprise afin de libérer les prisonniers.

Malheureusement, il y a comme une incompréhension entre les deux groupes. Stone attendant que la jeep fasse feu pour tirer à son tour, et Benji et Goligorsky misant sur la diplomatie pour occuper les soldats. On assiste donc avec effarement à une scène où la jeep se fait maladroitement aborder par un canot nazi, les deux hommes faisant tout ce qu’ils peuvent pour ralentir les soldats, les faisant même tomber à l’eau. De la rive, les autres nazis se moquent de leurs camarades ou assistent à la scène avec effarement. N’en pouvant plus d’attendre, Miss Stone et McEachern se décident enfin à attaquer les deux gardes, les poussant dans le puits avant d’y descendre une échelle pour en libérer trois inconnus.

Ceux-ci, clairement atlantes, foncent alors vers le dernier disque volant et encourage les survivants à faire de même. Le disque part alors à la poursuite de la jeep amphibie et Benji et le révérend sont rapidement récupérés. Un des atlantes se présente sous le nom de Marduk. Il propose un départ précipité pour l’atlantide, sa cité marine, tout en racontant à ses libérateurs la situation précaire de son peuple : des étrangers sont arrivés de la surface, des hommes en noir, et exercent un chantage sur la Reine Tiamat. Leur chef, le Doktor Satan, a déjà fait disparaître le soleil une fois, et menace de le détruire définitivement si le peuple atlante ne se rend pas à lui et ne met pas ses ressources à sa disposition. Marduk dirige une sorte de résistance à l’envahisseur, et c’est à ce titre qu’il a été capturé en vue d’être mis à mort dans la jungle. Une fois arrivés à la cité, le petit groupe emprunte une série de réseaux souterrains courant sous la cité. Là, les survivants peuvent se reposer, boire et manger en attendant les nouvelles.

Plus tard (peut-on dire « le lendemain » alors que le soleil ne se couche jamais?), les conspirateurs se réunissent à nouveau, et on apprend de nouvelles choses : des étrangers de la surface ont été capturés, ils seront livrés aux bêtes dans le Colisée cet après-midi ! En même temps, la Reine Tiamat fera une annonce de la plus grande importance. Le Doktor Satan sera à ses côtés. Par ailleurs, Miss Wheeler a été emmenée dans le palais Atlante, l’immense tour au sommet de laquelle flotte le cristal géant.

Marduk et ses homes ont besoin du savoir-faire des hommes de la surface pour se défaire de l’envahisseur. Les atlantes ne sont clairement pas un peuple belliqueux.

Après très mûre réflexion, un plan est acté (malgré les réticences de McEachern) : les tonneaux de boisson dédiée aux nazis seront drogué par des rebelles infiltrés. Miss Stone, accompagnée du révérend, se rendra au palais pour délivrer Miss Wheeler. Benji et McEachern, eux, se feront passer pour deux soldats nazis et se faufileront parmi la garde rapprochée du Doktor Satan pour mettre fin à sa tyrannie.

 

***

Climax

La foule du Colisée hurle lorsque la Reine Tiamat apparaît et demande la mise à mort d’intrus venus détruire le peuple atlante : sont alors jetés dans l’arène un groupe de pauvres aventuriers, dans lesquels McEachern reconnaît les infortunés survivants du Terror : le baron de Hack, le professeur Hedges, Al, Dave Jonestown, John Carnegie et Barnaby le comptable. Tiamat et le Doktor Satan, terrible individu vêtu de cuir au masque de métal en forme de tête de mort et à la voix métallique, se présentent sur la scène, et l’officier nazi prend alors la parole. Il demande l’abdication de la reine, et l’accès au Grand Cristal. Et pour preuve de sa puissance, il appuie sur le bouton d’une télécommande noire bizarroïde, et alors… le soleil s’éteint pour la seconde fois, plongeant le peuple atlante dans la stupeur et la terreur les plus profondes. La reine tombe alors aux genoux du Doktor et l’implore d’épargner son peuple. Le Doktor part d’un rire métallique frénétique, et demande la mise à mort des prisonniers dans l’arène. Il ne remarque pas que sa garde rapprochée flanche sous les effets de la drogue administrée par les rebelles.

Deux terribles scorpions géants capturés dans les jungles de la Terre Creuse font alors leur apparition dans l’arène, et nos pauvres combattants n’ont que quelques gourdins de bis pour se défendre.

Benji aperçoit dans l’arène le professeur Hedges, son beau-père ! Le père de Wendy, sa chère et tendre qui l’avait prié de veiller discrètement sur son papounet chéri pour lequel elle craignait le pire, raison pour laquelle il s’était embarqué comme passager clandestin dans le Waverly…

Il lui jette alors un pistolet et part à l’assaut du Doktor Satan avec McEachern. Dans la foule, des rebelles infiltrés se dévoilent alors et partent à l’assaut des soldats drogués. Bientôt, les tribunes comme l’arène sont le théâtre d’un d’une bataille pour la domination de l’Atlantide !

Pendant ce temps-là, à l’autre bout de la ville, Miss Stone et le révérend Goligorsky pénètrent discrètement dans le Palais, et finissent par tomber sur un étage gardé par deux nazis. Ceux-ci surveillent une machine étrange, copie conforme de celle qu’ils ont vue dans la jungle. A l’intérieur, Miss Wheeler y est solidement sanglée, un vrombissement se fait sentir et la pauvre actrice semble complètement vidée de ses forces. Se sachant vaincus d’avance en combat frontal, les deux survivants décident d’attirer un des soldats par la ruse et de le faire tomber dans l’escalier. Malgré le comique de leur approche, ils finissent par récupérer son arme, et renversent la situation. Le manque de force à failli tuer Miss Wheeler alors qu’ils parviennent à la libérer.

Dans l’arène, le combat fait rage. Les deux scorpions géants font des ravages de leurs pinces et leur dard. O’Connell, tombe le premier, alors qu’il tente de faire du rodéo, bientôt suivi par Al et Barnaby, tandis que Jonestown fait le tour de l’arène en courant pour éviter les terribles pinces. Hedges, la confiance regonflée par le pistolet que lui a envoyé son futur gendre, se voit revenir en 1914 et prend les choses en main. Aidé par Marduk qui a fait son apparition en disque volant avec deux rebelles, les scorpions géants ne sont bientôt plus qu’un lointain souvenir.

En tribunes, McEachern s’est jeté au corps-à-corps avec le Doktor, mais il a sous-estimé la puissance physique de son adversaire. Le Doktor l’attrape par le cou et le soulève de terre comme un fétu de paille, prêt à l’étrangler. Son rire inquiétant irrite Benji qui fait ce qu’il peut pour viser le nazi et le mettre à genoux. Une dernière balle, et le Doktor lache McEachern avant de s’écrouler définitivement. Cela sonne la charge des rebelles et la fin des soldats nazis. Marduk atterrit sur la tribune royale et gifle la Reine Tiamat. La foule reste hébétée, puis acclame celui qu’elle prend pour le nouveau roi. Lorsque le masque de métal du Doktor est finalement ôté, le doux visage de Victor apparaît avec stupéfaction !

 

***

Retour en surface

Trois jours de fêtes sont décrétés. La liesse s’empare des rues de l’atlantide. Marduk est le nouveau souverain atlante et promet la justice et l’égalité. Il réaffirme les liens d’amitié avec les hommes de la surface qui l’ont aidé à mettre fin au joug de la Reine et du Doktor. Les vins, l’hydromel coulent à flots, les mets les plus succulents sont servis, cuisses d’archaeoptéryx aux herbes de la vallée perdue, abdomens de moustiques géants sauce citronnelle, paniers de légumes géants… Les mœurs se libèrent et les femmes au  teint bronzé sont attirés par les fiers aventuriers à la peau blanche de la surface. Les retrouvailles sont pleines de sentiments : le professeur Hedges est enfin fier de l’homme qui lui ravira sa fille adorée, Miss Stone pleure la disparition de son père, mais comprend que d’une manière ou d’une autre elle est liée à cet endroit, John oscille entre la joie de pouvoir rentrer en Angleterre, et la haine d’avoir été trahi par son meilleur ami…

Après trois jours de liesse, c’est l’heure des adieux. L’engin mystérieux par lequel Thomas Midglev est arrivé en Terre Creuse est une foreuse. Une machine capable de creuser la terre. Et le scientifique est capable de la conduire en sens inverse vers la surface.

Marduk arrache la promesse de garder la présence de la Terre Creuse secrète et proclame les aventuriers « amis des atlantes ». Et c’est avec maintes lamentations que Dave Jonestown quitte cet endroit magnifique sans en ramener une seule image…