Men In Black

Les survivants du Waverly

Sous l’impulsion de Stephanie Stone, un petit groupe se met en chasse des sauvages ayant pris d’assaut le camp un instant plus tôt pour capturer la voluptueuse Miss Wheeler. Blackweedon, McEachern, le révérend Goligorsky et un passager clandestin, un homme étrange retrouvé assommé dans la soute de l’appareil suite au crash, et qui ne se « souvient de rien », se faisant appeler Benji, suivent une piste, ou plutôt une autoroute dans la jungle, les assaillants ayant moins fait montre de discrétion que de rapidité dans leur attaque et leur fuite. Kudrow a l’air suffisamment à l’aise pour avancer de branche cassée en traces de pas multiple dans la jungle bruyante et inquiétante.

L’homme est à ce point concentré sur sa tâche qu’il est littéralement surpris lorsqu’une forme humaine lui barre soudain le passage : une femme, grande, musculeuse, élancée, une peau de bronze et un regard farouche, lui pointe une lance effilée comme un rasoir sur le cou.

Kudrow tombe à la renverse et bloque l’avancée de la troupe. Sharmeia est une amazone, en route pour un clan voisin afin de réunir un conseil des amazones suite à la disparition du soleil le jour d’avant. Pour elle, ces étrangers tombés du ciel sont un signe des changements à venir pour son peuple, et après quelques pourparlers mouvementés, elle décide de les guider à la suite des sauvages, qu’elle croit identifier comme des cannibales, ses pires ennemis (après les hommes-singes, les titans et les hommes-panthères).

Le groupe reprend son chemin et arrive alors au bord d’un précipice large de vingt bons mètres, qu’un énorme tronc enjambe en guise de pont naturel. Le gouffre est sombre et des formes inquiétantes rôdent en bas. Personne ne souhaite y tomber, ne sachant par quoi ils seraient dévorés si jamais ils survivaient à la chute.

Sharmeia passe la première, et à la moitié du pont repère trois formes dissimulées de l’autre côté. Elle n’a pas le temps d’avertir ses compagnons qu’une volée de pointes les fouette. L’amazone et Blackweedon sont épargnés, mais ce n’est pas le cas de McEachern, qui sent comme une piqûre d’abeille à l’épaule, avant de voir ses membres s’engourdir et se contracter en quelques secondes. Il vacille, se voit déjà basculer du tronc. Miss Stone, derrière lui, peine à le retenir de sa force de demoiselle. Heureusement, Kudrow vient à son secours et de sa poigne empêche l’assistant réalisateur de tomber dans le vide.

Sharmeia presse le pas mais lorsqu’elle arrive de l’autre côté du pont, les embusqués se sont enfuis.

La marche reprend, et le groupe arrive finalement sur un promontoire rocheux à l’air libre. L’atmosphère oppressante de la jungle se relâche un peu et une vue magnifique s’offre à nos vaillants aventuriers : sous eux, une rivière paresse en dessinant un serpent bleu dans la masse verte de la jungle, une chaîne de montagnes formidable s’étend à l’horizon, un campement nazi est en pleine effervescence au bord du cours d’eau, le ciel d’un bleu éclatant voit passer quelques créatures aux larges ailes dans le lointain…

Wait wait wait ! Un campement nazi ??? En pleine jungle à l’intérieur de la Terre ???

 

***

Les survivants du Terror

La faune s’est tue brusquement. Le choc de la disparition du soleil laisse John Carnegie Jr sans voix. Il explique que c’est la première fois en dix ans que le cela se passe. Heureusement, celui-ci réapparaît au bout de quelques minutes seulement, mais le petit groupe reste circonspect. Isolé sur cette plage hantée par des monstres sous-marins, les canots abandonnés en haut des marches monumentales, ils ne savent que faire. Al prend alors les choses en main. Une soudaine inspiration, il ne sait d’où elle vient, l’empoigne. Ce monde est spécial, il développe en lui des capacités insoupçonnées. Al sent que rien ne lui est impossible. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il fait fabriquer par ses collègues un radeau tout ce qu’il y a de plus solide, lui qui n’a jamais mis les pieds dans un port que pour descendre des bières au bar. Bientôt, le paisible courant emporte la troupe. Jonestown ne cesse de filmer les paysages magnifiques de cette terre incroyable.

Puis viennent les rapides, comme dans toute bonne histoire. Al, seul au vent, guide la barque tant bien que mal, mais alors qu’un nuage de brume se profile à l’horizon et qu’un grondement sourd se fait entendre de plus en plus, le radeau devient plus difficile à manoeuvrer. La chute devenant inéluctable, chacun cherche une solution pour s’en sortir avant le grand saut : Barnaby et Carnegie parviennent à sauter sur la rive, O’Connell s’accroche tant bien que mal à des racines émergeant de la falaise. Le baron de Hack gagne du temps pour ses compagnons, forçant sur la longe pour maintenir le radeau sous contrôle le plus longtemps possible. Cette noble action cause sa perte. Incapable de s’échapper lui-même, il est entraîné vers la chute avec les passagers restants. Au dernier moment, Al saute sur un rocher affleurant au beau milieu de la rivière, et voit ses camarades, le baron, Crane et Jonestown, disparaître dans le torrent bouillonnant…

Les survivants aident Al à retrouver la terre ferme à l’aide de lianes solides et de leurs muscles, et la mort dans l’âme, le petit groupe descend la pente douce qui mène au bas de la chute, vers un lac naturel d’où la rivière reprend son cours. Haletants, ils se posent sur une plage naturelle, lorsqu’une main émerge de l’eau en glapissant : c’est Jonestown, suffocant, qui appelle à l’aide. O’Connell n’écoute que son courage et plonge pour le récupérer. Malheureusement, si le réalisateur est encore vivant, la dernière caméra, elle, a bel et bien rendu l’âme !

Les survivants réfléchissent à que faire à présent qu’ils ont perdu deux des leurs (encore!), quand soudain ! Le baron de Hack, passablement trempé, surgit de derrière le rideau de la cascade accompagné d’un bel homme en tenue d’aventurier et à la fine moustache. Carnegie a un choc : il reconnaît Victor, l’un des hommes avec lesquels il effectuait une exploration des gorges d’Iguaçu lorsqu’il fut emporté dans ce pays étrange. Dix ans ! Dix ans qu’il croyait Victor mort ! Et en fait, il avait survécu (et il s’en était mieux sorti que lui-même apparemment). Victor explique qu’il a sorti le baron de l’eau dans une grotte naturelle derrière la cascade. Il exulte. Ce n’est pas le hasard qui a mené les survivants ici : Victor, John et le fils du baron de Hack II, les trois aventuriers ayant exploré la garganta del diablo il y a cinq ans.Cinq ans pour Victor et de Hack qui ont pu s’échapper, mais dix pour John Carnegie Jr. Il semble que le temps passe différemment dans cet endroit.

Mais les réflexions à ce sujet peuvent attendre. Victor sait comment quitter cet endroit, et il a besoin de « main d’oeuvre » pour récupérer n objet qui se situe derrière la cascade. Le deal est vite conclu. Le groupe suit Victor derrière la chute d’eau, ou deux soldats nazis attendent patiemment ses directives. Victor explique que le premier peuple de cette terre, les atlantes, ont caché ici un joyau d’une rareté et d’une valeur exceptionnelle : le cœur de rubis. Celui-ci est fortement protégé cela dit, en témoigne les deux corps de soldats découpés qui gisent dans un boyau naturel à dix et vingt mètres de là. Tout est allé vite, et l’obscurité aidant, Victor n’a pas pu voir ce qui s’était passé. Mais il n’est pas un homme d’action et rechigne à avancer. John, heureux d’avoir retrouvé son ami, n’écoutant que son courage et ses voix intérieures qui le rendent zinzin depuis dix ans, s’élance alors  vers le premier cadavre, proprement découpé en deux au niveau de la taille. Il n’a que le temps de voir à temps une rainure dans la paroi du tunnel, qu’un pendule à la lame acérée oscille d’un mur à l’autre en deux secondes à son passage. D’une roulade apprise en échappant à un tigre à dents de sabres, John parvient à passer de l’autre côté. Lorsqu’il arrive au deuxième corps, il est déjà prévenu et son timing pour échapper à la seconde lame est parfait. Une fois passé les deux zones critiques, le mécanisme se met en veille. Pas rassuré pour autant, Al convainc ses acolytes de caler de lourdes pierres devant les rainures afin de passer en toute sécurité.

Lorsqu’ils rejoignent John, celui-ci ne les a pas attendus. Un puits d’environ 6 mètres de large fend le tunnel, à la fois vers le haut et vers le bas. Le vieux fou ne s’est pas posé de questions (on pense surtout qu’il n’a pas vraiment mesuré tous les risques pris) et d’un bond fantastique s’est retrouvé de l’autre côté. Mais le tunnel se termine en cul-de-sac au bout de quelques mètres. Etrange…

Après avoir testé l’option « vers le bas », où il s’est retrouvé dans un boyau immergé et expulsé dans le lac naturel au pied de la cascade, John décide d’explorer l’option « vers le haut » en grimpant dans le puits, pendant que les autres se grattent le menton à savoir quoi faire. Tellement à l’aise qu’il en oublie une corde et doit refaire le trajet deux fois, il accède enfin à un tunnel oblique qui redescend en pente douce vers un lac souterrain, un îlot en son milieu, un pylône surmonté d’un caillou rouge gros comme le poing et un amas de tentacules rôdant dans une eau aux lueurs verdâtres.

Le groupe sort ses armes, pistolets, mitraillettes, fusil, machette, et c’est le halali. Barnaby se fait choper par un tentacule pendant que les aventuriers vident leurs chargeurs sans grand effet. Finalement, à force de coups répétés, la créature blessé se retire dans son antre tandis que l’eau rougit de son sang. Barnaby et Carnegie sont les premiers sur l’îlot et hésitent à attraper la pierre. Victor se pose moins de questions, touchant enfin à son but, et alors qu’il saisit le caillou, la terre se met à trembler et la grotte s’effondre sur elle-même !

 

***

Les survivants du Waverly

 

Perchés sur leur promontoire, les survivants scrutent la scène qui se déroule sous leurs yeux. Une bonne cinquantaine de soldats ont déboisé une large zone et installé un camp de fortune. Des tentes, des véhicules terrestres et amphibies, une étrange machine garée au pied d’un trou béant dans la montagne, aux allures de foret géant monté sur chenilles, une machine infernale sur laquelle travaillent des scientifiques en blouse blanche (dont l’un au moins semble contraint et forcé), et surtout, Miss Wheeler, livrée à ce qui semble l’officier en charge par les sauvages que nos amis viennent de poursuivre. Sharmeia ne peut dire depuis quand ces hommes sont là, mais clairement ils sont en train de démonter leur camp pour partir. Des bateaux à moteur ont déjà chargé des caisses et pris le fleuve.

Les discussions vont bon train sur la marche à suivre. Certains proposent de négocier la libération de Miss Wheeler, d’autres d’attaquer purement et simplement le camp.

Le groupe est dérangé soudain par des cris, des détonations, des hurlements en allemand et des bruits de craquements : la forêt attaque le camp nazi ! C’est la débandade, les soldats se défendent comme ils peuvent, arrosant des zones entières de rafales, mais des branches solides comme le roc écrasent les tentes et les corps, des lierres grimpants immobilisent et étouffent, des lianes fouettent et assomment. Des cris d’horreurs ou des ordres hurlés s’élèvent, créant un vacarme angoissant.

Sharmeia n’en attendait pas plus. S’élançant à grandes enjambées, elle plonge dans la mêlée, suivie du baron et de Miss Stone tandis que Benji et McEachern restent en retrait.

Les trois intrépides se ruent vers la rivière où l’officier tente d’emmener Miss Wheeler et les scientifiques sur une jeep amphibie. Miss Stone se fait attraper par un soldat lui-même happé par une paire de lianes belliqueuses et les deux pauvres humains sont emmenés dans la forêt sombre.

Sharmeia se débarrasse (facilement) de trois soldats nazis tandis que de Hack, dont le charisme et l’aura semblent décuplés dans ce pays étrange, vient à bout de l’officier au sourire carnassier.

Les deux autres compagnons ont fini par se jeter dans la mêlée en profitant de la panique et, armés à présent de mitraillettes nazies, ils se frayent un chemin vers le reste du groupe. Ils côtoient du reste un énooooorme tigre à dents de sabre qui vient s’offrir un dîner à moindre frais avant de se couler aux pieds de Sharmeia.

Leurs ennemis immédiats défaits, les survivants voient cependant avec effroi une voiture amphibie s’enfuir de l’endroit avec les deux scientifiques et Miss Wheeler à bord ! N’écoutant que leur courage, ils se lancent dans une poursuite effrénée sur le fleuve dans la seconde voiture-amphibie bardée de caisses.

Et lorsqu’enfin ils se rapprochent de leur cible, ils voient apparaître au-dessus de leurs têtes  trois hommes volant en armure nazie et harnachés, prêts à leur tirer dessus !